Tribune de Christophe Louis, directeur de l’association, publiée le 8 février sur Le Huff Post.
Les politiques enfilent une doudoune et effectuent le circuit de visite traditionnel, une maraude et la rencontre avec le SDF dans son duvet. Quel mépris !
Il neige et il fait froid ! C’est l’hiver !
Tous les médias se précipitent pour montrer un SDF transi de froid.
Les politiques enfilent une doudoune et effectuent le circuit de visite traditionnel, le 115, une maraude et la rencontre avec le SDF dans son duvet. Quel mépris et quelle hypocrisie !
Depuis des semaines les mêmes politiques mènent une campagne odieuse envers les plus pauvres.
« Ils refusent l’hébergement » dixit Christophe Castaner, « ils n’étaient que cinquante à dormir dehors en Ile-de-France » propos du Secrétaire d’Etat Julien Denormandie, « ils font le choix de dormir dehors » dit le député LREM Sylvain Maillard… Ils: ce sont les personnes à la rue, victimes d’un accident de la vie.
Le climat politique actuel est nauséabond car il a tendance à dresser les populations les unes contre les autres, les pauvres contre la classe moyenne, on sous-entend que les pauvres sont responsables de l’endettement de la France que ce sont eux qui empêchent la prospérité des classes moyennes. « On fait tellement pour eux » nous diront certains.
Et on fait quoi actuellement ? L’Etat qui annonce son plan grand froid, les collectivités qui ouvrent sans modération des gymnases ou autres salles, les associations qui redoublent d’actions et lancent le perpétuel refrain du manque de moyens et le citoyen qui ne sait plus de quelle manière s’impliquer.
Puis la période de froid se terminera, le gouvernement se félicitera d’avoir tout mis en place pour qu’il n’y ait aucun mort, le vacarme médiatique cessera.
Après, les personnes dormiront toujours dehors et il faudra attendre le prochain drame ou que l’hiver revienne pour qu’elles soient de nouveau sur le devant de la scène
Alors que les gouvernements se succèdent, la précarité progresse. Pas une seule politique ambitieuse pour permettre d’éradiquer la pauvreté, juste des mesures isolées qui coûtent cher et ne solutionnent rien.
Nos gouvernants entretiennent la pauvreté et son développement avec leurs non-mesures.
Alors qui voudra parler du problème de fond d’une société qui rejette des personnes et se donne bonne conscience en les aidant soi-disant.
Qui osera débattre et entendre les propositions pour régler ce problème de la vie à la rue.
Qui prendra position pour demander des sanctions face à ce phénomène nouveau et en progression qui est la « pauvrophobie » et la « sdfphobie ».
Alors ne nous parlez pas de la baisse des températures et du pauvre SDF mort de froid, lui il est mort depuis qu’il a dormi la première nuit dans la rue.